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Publié le 2 Décembre 2017

Imaginons un peu que ceci se déroule au Venezuela ou à Cuba.

Je crois bien que je n'aurais même pas besoin d'en parler ......

Depuis le 1er décembre, le Honduras est en état de siège. Le gouvernement de Juan Orlando Hernandez - qui s'est déclaré vainqueur des élections avant que l'examen du procès-verbal ne soit achevé - a annoncé un couvre-feu qui interdit la libre circulation de 18 heures à 6 heures du matin pendant 10 jours. Les Forces armées s'emparent du contrôle des rues après les émeutes 6 jours après les élections qui ne donnent toujours pas de résultats définitifs. Les annonces sont faites au son des hélicoptères survolant la capitale.

"Il ne devrait y avoir aucune manifestation ou célébration d'aucune sorte, c'est ce que j'ai dit à mes partisans", a déclaré Hernandez aux médias après avoir ordonné la suspension des garanties constitutionnelles. Six jours après qu'il s'est déclaré le président réélu et a insisté à deux reprises disant qu'il a gagné les élections.

Cela fait six jours de dégradation. Depuis le jour des élections, les tensions se sont exacerbées, le silence du Tribunal suprême électoral (TSE) dénoncé pour fraude et un gouvernement dont le président a cessé d'être candidat se sont joint à la frustration et à la situation de vulnérabilité sociale dans laquelle se trouve la majorité de la population et a provoqué un accès de violence dans tous les coins du pays.

Hernandez affirme que les membres de l'Alliance d'Opposition contre la dictature doivent contrôler leurs partisans afin de ne pas continuer à piller ou à commettre des actes de violence dans les rues, tandis que l'Alliance assure que ceux qui créent le chaos dans les rues sont infiltrés pour donner une excuse au gouvernement de Hernandez pour agir par la force contre les vrais opposants.

Les représentants de l'Alliance ont conditionné le décompte des procès-verbaux au Tribunal électoral suprême à un résultat crédible et ne sont toujours pas d'accord. L'attente ne fait qu'aggraver la crise dans les rues où cinq centres commerciaux et deux stattons bancaires de San Pedro Sula et plusieurs commerces du centre-ville de Tegucigalpa, El Progreso et Choloma ont été détruits et pillés. Les manifestants sont entrés dans de longues batailles avec les Forces armées. La situation a déjà fait 5 morts dans le secteur de López Arellano à Choloma: Victor Evelio Martinez Alvarez (35 ans), Jose David Ramos Lambert (23 ans), Roger Alberto Vasquez Reyes (22 ans), tandis que deux personnes sont décédées dans le quartier d'El Pedregal.

Un décret sur l'état d'urgence ouvre la porte à de multiples violations des droits de l'homme qui ne peuvent être constatées même par la majorité des médias, puisque seuls les journalistes accrédités par la TSE seront autorisés à circuler.

"Il est très dangereux de mettre sur un plateau la possibilité que Hernandez et son gouvernement décrétèrent un état de siège et la suspension des libertés constitutionnelles. La protestation sociale doit toujours être pacifique", a déclaré dans un tweet Joaquín Mejía, avocat et docteur spécialiste des droits de l'homme, quelques heures plus tôt.

Le Honduras est un pays à contretemps. Il a eu un coup d'État en 2009, il est paralysé depuis le jour des élections et montre dans les rues une guerre qu'il n'a jamais connue auparavant. Le TSE n' a plus le temps de regagner la confiance des électeurs et les élections perdent chaque jour plus de crédibilité, le décompte des bulletins n'est plus le principal problème.

traduction carolita d'un article paru dans Contra Corriente le 02/12/2017 : 

 

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